Jésus, l’homme authentique
La prédication de Jésus à la synagogue de Capharnaüm, au tout début de sa vie publique, produit une forte impression sur ses auditeurs, qui sont « frappés par son enseignement ». Cet enseignement est perçu comme « nouveau », donné par un « homme qui a autorité, et non pas comme les scribes ».
A travers son enseignement, on découvre que Jésus est un homme « authentique » (littéralement : « qui agit par soi-même », du grec « autos » : « même » et « entos » : « au-dedans »). Jésus enseigne à partir des profondeurs de sa personne et de son expérience spirituelle. Il enseigne ce qui vient de lui. Il n’a pas besoin de se référer à une autorité extérieure, pour se réfugier derrière ou se rassurer.
Cet enseignement de Jésus fait grandir et croître ceux qui l’écoutent (c’est le sens du mot « autorité », du latin « auctoritas » : « capacité de faire grandir, d’être à l’origine de quelque chose »). Jésus permet à son auditoire, varié, de grandir dans sa propre humanité.
Cette autorité de Jésus se manifeste de manière très forte également dans l’exorcisme qui interrompt son enseignement. Plus qu’une interruption, d’ailleurs, cette libération de « l’esprit impur » (= l’esprit qui s’oppose à la Sainteté de Dieu et à la vie de Dieu en l’homme) souligne plutôt la cohérence de Jésus, entre son enseignement et son action. On ne connaît pas tout le contenu de son enseignement, mais on sait qu’il fait ce qu’il dit et qu’il dit ce qu’il fait. Il manifeste, par ses paroles comme par ses gestes, son pouvoir sur le mal. Il vient pour libérer l’homme de tout ce qui l’abîme. Cela, il le dit clairement et il le montre.
Jésus, l’homme « authentique », qui parle et agit avec « autorité », ouvre pour nous le chemin de l’authenticité.
Voici quelques pistes, à partir de cet Evangile, pour être nous aussi des personnes « authentiques », en prenant Jésus pour enseignant et pour libérateur :
- Quel « enseignement » forme (ou déforme) ma vie intérieure ? Qui sont mes « maîtres » ? Me font-ils grandir ?
- Ai-je reçu profondément en moi l’enseignement de Jésus, de telle sorte qu’il soit vraiment intégré, intériorisé, personnalisé ?
- Cet enseignement qui vient des profondeurs, suis-je capable de le transmettre moi aussi avec « autorité », pour aider les autres à croître, à grandir ?
- Quelle(s) libération(s) le Christ doit-il réaliser en moi ?
- Quels sont les « esprits impurs » qui m’asservissent et m’empêchent d’être « authentique » ? (ex : le moi superficiel avec ses caprices, les modes du jour, les addictions, les pressions extérieures…)
- Ai-je demandé à Jésus cet arrachement du mal en moi, pour être plus vrai, plus authentique, plus vivant ?
Père Edouard George