Homélie du 31ème dimanche ordinaire à Enghien le samedi 4/11/17 à 18h et dimanche à 11h à St Gratien

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Commençons par un petit temps de réflexion sous le regard de Dieu.

Ne sommes-nous pas parfois comme les Pharisiens de l’Evangile qui :

  • disent de belles choses et ne les font pas ;
  • sont remplis de vanité religieuse et veulent bien montrer qu’ils sont des gens pieux ;
  • imposent aux autres des fardeaux qu’ils ne remuent pas du doigt, c’est-à-dire qui sont plus exigeants et durs avec les autres qu’avec eux-mêmes, critiquent tout écart de conduite chez les autres et ne laissent rien passer ;
  • aiment les honneurs, la proximité avec le pouvoir, avec ceux qui ont du pouvoir ;
  • aiment la reconnaissance de leur valeur et se désolent des éloges qui sont faits aux autres ?

 

Dans notre manière de pratiquer la religion et, plus généralement, dans nos relations aux autres et aux groupes (dans l’Eglise ou ailleurs), nous devons reconnaître que nous ressemblons un peu aux Pharisiens dont parle Jésus

Si Jésus prend la peine de décrire longuement ces comportements, ce n’est pas pour condamner ni accabler. Il en tire une leçon : « Parmi vous [les disciples du Christ], il ne doit pas en être ainsi ! Tout cela ne doit pas triompher en vous, cela ne doit pas être votre manière d’être, votre style ! »

Alors, qu’est-ce qui doit triompher en nous ? Et pour quels motifs ?

Pour justifier le nouveau mode de vie qui sera celui de ses disciples, Jésus utilise trois arguments :

  • « Vous n’avez qu’un seul Père. »
  • « Vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. » (2 fois)
  • « Vous êtes tous frères. »

Un comportement nouveau doit s’ancrer dans une conception renouvelée, une conception adéquate des justes rapports entre nous. La réalité, c’est qu’il n’y a qu’une seule véritable autorité, un seul pouvoir, celui de Dieu ; et il n’y a qu’un seul enseignant, un seul modèle : le Christ. La réalité la plus profonde, c’est que nous sommes tous fils de ce Père unique, frère de Jésus-Christ, donc frères les uns des autres.

Cette fraternité universelle, au cœur de la vision évangélique, comment faire pour qu’elle infuse durablement nos manières de voir et nos comportements ?

Car elle est révolutionnaire. Elle a des conséquences pratiques essentielles. Notamment dans la façon d’exercer nos responsabilités, quelles qu’elles soient (en Eglise ou ailleurs). Il ne s’agit pas en effet de fuir les responsabilités : au contraire, le Christ nous confie à tous des missions, des charges (d’éducation ou d’enseignement, notamment). Mais il souhaite que les vivions dans son Esprit, à son image : « Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. »

Tout pouvoir est un service. Toute mission est toujours au service du frère. « Suis-je le gardien de mon frère ? » demandait Caïn angoissé, dans le Livre de la Genèse… « Oui, répond Dieu : tu es le gardien de ton frère. C’est à toi que je le confie, pour que tu prennes soin de lui et que tu le fasses grandir. »

 

Exercice pour la semaine qui vient : s’entraîner à voir des « frères » dans ceux que je côtoie et auprès desquels j’exerce une certaine responsabilité. Ils m’ont été confiés pour que je les fasse grandir.

Père Edouard George

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