Dans la parabole d’aujourd’hui, il est question d’invitation à des noces royales. Je ne peux m’empêcher, en écoutant cette histoire de Jésus, de penser au mariage du Prince William avec Kate Middleton, il y a quelques années : une bien belle célébration, que j’avais regardée à la TV, comme beaucoup d’entre vous… Sans être un fervent connaisseur des mariages princiers, je trouvais qu’il y avait là une image, un avant-goût des noces éternelles de l’humanité avec Dieu.
Aujourd’hui, l’accent de la parabole de Jésus n’est pas mis sur les époux, mais plutôt sur les invités : vont-ils entrer pleinement dans la joie des noces ? « Tout est prêt » pour le banquet, pour plusieurs jours de festivités royales… mais les invités vont-ils entrer dans ce grand projet du Roi ?
- Se pose la question de la réponse des invités, de leur liberté. Je voudrais regarder avec vous comment cette liberté des invités joue un rôle décisif dans les trois parties de l’histoire.
1ère partie : la convocation des invités à la noce
En réalité, les invités ont déjà été invités. Ils ont déjà reçu un faire-part d’invitation. C’est pourquoi le texte les appelle justement des « invités ». Et quand les serviteurs du Roi viennent les trouver le jour J, ils devraient être « sur les starting-blocks » : ils devraient être prêts, puisque le repas des noces ne peut attendre. Or, non seulement ils ne veulent pas venir, mais, devant l’insistance du Roi qui envoie d’autres serviteurs, ils réagissent complètement « à côté », en s’occupant de leurs affaires (un champ, un commerce). Pire, certains maltraitent et tuent les serviteurs, comme si l’invitation du Roi les empêchait de vivre…
- Le Seigneur nous invite à la joie de la communion éternelle avec lui (l’image des noces de l’humanité avec Jésus, le Fils de Dieu). Nous sommes déjà des « invités », par le fait d’être des humains, sujets du dessein éternel de Dieu sur l’humanité. Et pour chacun de nous, Dieu multiplie les appels, les convocations. Dieu nous donne le temps : le temps de la liberté, le temps de nous décider: Comment traitons-nous les multiples appels de Dieu ? Et les serviteurs que Dieu nous envoie ? Est-ce que nos décisions se laissent endormir par les préoccupations ordinaires, au risque de manquer la fête éternelle, la joie de la communion avec Dieu et ses convives ? Le temps joue-t-il pour nous comme un allier de Dieu, ou son ennemi ?
2ème partie : la recherche de nouveaux invités
Le Roi persévère dans son désir. Dieu ne change pas d’idée. « Tout est prêt » : la joie divine ne peut attendre, toute la joie de Dieu doit être partagé avec l’humanité. Alors, il faut aller à la recherche de nouveaux invités, inviter n’importe qui, « les méchants comme les bons », même ceux qui seront rencontrés par hasard, « à la croisée des chemins ». Et ceux qui le voudront pourront alors entrer dans la salle des noces et festoyer.
- Là encore, la liberté de la réponse trouve toute sa place : pour entrer dans la noce éternelle de la communion avec Dieu, il faut accepter de se trouver parmi « les méchants et les bons » dont parle la parabole. Peut-être suis-je parmi « les méchants », qui doivent accueillir la grande miséricorde de Dieu ? Mais cela n’est pas toujours facile de se reconnaître « indigne » des noces royales ; il faut beaucoup d’humilité pour accepter d’être invité par Dieu ! Peut-être, au contraire, suis-je parmi « les bons », qui doivent accepter la présence d’autres convives qui ne seraient pas vraiment à leur goût ? Là encore, il fait beaucoup d’humilité pour accepter que la salle des noces soit plus vaste que ce que j’imaginais…
3ème partie : revêtir le vêtement de noce
Dernier soubresaut de la parabole : inspectant les convives, le Roi découvre que l’un d’entre eux, pourtant présent dans la salle des noces, « ne porte pas le vêtement de noce ». Incapable de répondre à la question du Roi, ce-dernier est jeté dehors… Qu’est-ce que cela peut bien signifier ? Qu’est-ce donc que ce « vêtement de noce » qui manque à ce personnage pour être admis à continuer la fête ? Le « vêtement de noce » symbolise ici la justice, les bonnes œuvres des invités. Cela signifie que, si l’appel et l’invitation de Dieu sont gratuits et universels, ils sont aussi exigeants. Là encore, la liberté humaine peut, ou non, se donner du souci pour correspondre à l’appel du Roi, pour se préparer à la noce.
- Et nous ? Si nous avons conscience de bénéficier de la largesse de Dieu, qui nous convie à la joie éternelle, faisons-nous aussi notre part pour nous préparer à vivre cette joie ? Nos œuvres bonnes sont-elles le reflet de la générosité et de la bienveillance du Roi pour nous ?
Père Edouard George