Lettre de Saint Paul aux Romains 11, 33-36

Publié le

Ces trois versets clôturent une méditation de Paul sur l’histoire de l’Alliance conclue entre Dieu et le peuple d’Israël. D’une troupe d’esclaves, fuyant le joug Egyptien, Il avait fait un peuple libre. Tout en lui donnant des règles de vie, Il lui avait promis une fidélité sans faille : «  …Le Seigneur ton Dieu est un Dieu miséricordieux, il ne t’abandonnera pas…il n’oubliera pas l’alliance jurée à tes pères » ( Dt 4, 31).  Les prophètes avaient, par la suite et aux pires moments de l’histoire d’Israël, évoqué cette élection, confirmé la solidité du pacte conclu. Isaïe avait rappelé cette promesse : « … je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut soit présent jusqu’aux extrémités de la terre »  (Is 49,6).

Or, après la mort, la résurrection et l’Ascension de Jésus suivi de la Pentecôte, au sein même du peuple Juif, ceux qui Lui étaient fidèles avaient formé un nouveau groupe de croyants. Paul, après sa conversion était devenu l’un deux tout en gardant un profond attachement au peuple élu. C’est donc avec  déchirement qu’il se pose cette question : L’Alliance entre Dieu et Israël sera-t-elle rompue au bénéfice d’un autre peuple ?

Pour tenter d’y répondre, il fait appel aux écritures et y trouve plusieurs motifs d’espérance. Dieu ne peut être infidèle à son Alliance ; n’était-il pas écrit : « … c’est le Seigneur ton Dieu qui est Dieu, le Dieu vrai qui garde son Alliance et sa fidélité… » (Dt 7,9). Il ne peut donc se renier. Isaïe comparait cet amour à celui d’un époux qui ne se lasse pas de celle qu’il aime, même après ses infidélités : « …ma fidélité ne s’écarterait pas de toi, mon alliance de paix se serait pas ébranlée… » (Is 54, 10). C’est pourquoi Paul affirme : « Les dons gratuits de Dieu et son appel sont sans repentance » (Rm 11, 29). Il a un second motif d’espérance : puisque c’est le refus des Juifs devant l’Evangile qui a permis aux païens d’être accueillis dans l’Eglise du Christ et que seul un petit nombre, un Reste d’Israël y est entré aussi ; c’est ce petit Reste qui sauvera l’ensemble du peuple qui, lui, n’a jamais cessé d’être celui de l’Alliance.

Comment cela se fera-t-il ? Il ne le sait pas mais, avec confiance écrit : « Si en effet le monde a été réconcilié avec Dieu quand ils ont été mis à l’écart, qu’arrivera-t-il quand ils seront réintégrés ? Ce sera la vie pour ceux qui étaient morts ! » (Rm 11, 15) et il poursuit : « …Dieu, en effet, a enfermé tous les hommes dans le refus de croire pour faire à tous miséricorde » (Rm 11, 32). Pour Paul, c’est bien la miséricorde de Dieu qui permettra la réalisation de la prophétie d’Isaïe : « … ma maison s’appellera « Maison de prières pour les Peuples ». (Is 56-7)

 

Plus de lecture...