Psaume 144 (145)

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L’intégralité du psautier en hébreu s’appelle « louanges ». Cependant, ce psaume est le seul à être intitulé « louange »  et le motif particulier de celle-ci est la royauté du Dieu de l’Alliance. Israël chante le roi qui, gratuitement, lui a accordé sa protection. Puisqu’il s’agit d’un psaume d’action de grâce pour l’Alliance, il est ce qu’on appelle un psaume « alphabétique » : manière de dire « toute notre vie, de A à Z, (en hébreu de Aleph à Tav), baigne dans l’Alliance, dans la tendresse de Dieu… »

« Le Seigneur est vrai en tout ce qu’il dit, fidèle en tout ce qu’il fait / Le seigneur soutient ceux qui tombent, il redresse tous les accablés. » Un peu plus loin, deux autres versets offrent un même parallélisme : « Le Seigneur est juste en toutes ses voies, fidèle en tout ce qu’il fait / Il est proche de ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent en vérité. » Cela signifie que la justice de Dieu, la vérité, sa fidélité ne sont rien d’autre que sa miséricorde ; cela signifie aussi que la plus grande justice au monde est l’amour !

Le Roi dont il est question n’a rien à voir avec ceux qu’on connaît sur terre ; à la fois tout-puissant et bon, il ne veut que notre bonheur… C’est ce qu’Israël a découvert  tout au long de son histoire. Sa puissance réside en son amour: « Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour ». C’est le résumé de toute la révélation biblique. Israël parle d’expérience : combien de fois, en particulier pendant l’Exil à Babylone, n’a-t-il pas invoqué et supplié Dieu pour obtenir son pardon et son retour ?… Désormais, le peuple rassemblé dans le Temple reconstruit, chante de tout son cœur : « Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce et que tes fidèles te bénissent !…Je t’exalterai, mon Dieu, mon roi, je bénirai ton nom toujours et à jamais ! … ». La mission de ce petit peuple est de le chanter pour que tous sachent que la richesse de pardon, la tendresse et la pitié du Seigneur sont pour tous ! « La bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse pour toutes ses œuvres ». Cette universalité du projet de Dieu, les hommes de l’Ancien Testament l’avaient peu à peu comprise : Le « dessein bienveillant » de Dieu concerne toute l’humanité et toute la création.

Ce psaume figure dans la prière juive de chaque matin. Pour le juif croyant, le matin évoque l’aube du jour définitif, celui du monde à venir, celui de la création renouvelée. Le Talmud (l’enseignement des rabbins des premiers siècles après J.-C.), affirme que celui qui récite ce psaume trois fois par jour, « peut être assuré d’être un fils du monde à venir ».

 

 

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