La seule et unique chose dont toutes les sociétés ont besoin, c’est la sagesse. Il n’y a qu’un seul chemin de sagesse. Et la source de la sagesse se trouve en votre cœur, dans le mystère de la prière. (John Main)
La semaine dernière dans sa lettre aux Corinthiens, Saint Paul prévenait : « Quand je suis venu chez vous, je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu avec le prestige du langage ou de la sagesse. » (1 Co 2, 1). En ce 6eme dimanche du temps ordinaire, il poursuit « …Ce dont nous parlons, c’est de la sagesse du mystère de Dieu, sagesse tenue cachée, établie par lui dès avant les siècles… » (1 Co 2, 7).
Qu’elle est donc ce mystère et cette sagesse dont nous parle Saint Paul ?
La sagesse est celle qui est offerte à tout homme. C’est celle qui Lui fait prendre conscience que seul, Il ne peut pas tout comprendre du mystère de la vie, de la création et de Dieu lui-même. Elle est d’abord confession que la vie est un don reçu et confié à l’Homme par son créateur ; que nous ne connaissons de Lui que ce qu’il a bien voulu révéler à commencer par la Torah. « Au Seigneur notre Dieu sont les choses cachées, mais les choses révélées sont pour nous et nos fils à jamais, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette Loi ». (Dt 29, 28). Or la Torah, la Loi, « l’arbre de vie », est confiée à l’Homme. Pratiquer la Loi, c’est donc se nourrir jour après jour de ce qui nous fait vivre et découvrir Dieu.
Quant au mystère mot qui vient du grec « musterion » (ce qui est caché, difficilement compréhensible), il fait penser à ce qui demeure une énigme. Dans la Bible, le mot « mystère » que Saint Paul utilise fréquemment comme étant « le mystère de Dieu, le mystère du Christ, le mystère de la foi » désigne, ce qui serait caché, mais que Dieu veut partager et dire aux hommes (particulièrement dans le nouveau testament). Certes, le « mystère » c’est ce qui nous dépasse, mais c’est aussi ce qui se révèle à nous par l’étude des textes bibliques et par les sacrements qui, par des mots, des gestes symboliques et visibles, nous aident à découvrir la bonté de Dieu et à prendre conscience de sa présence invisible au cœur même de nos vies.
Le mystère c’est le projet bienveillant de Dieu, qui dès les commencements, donne sens à l’histoire. Ce dessein, d’abord caché mais au travail dans la nature et dans nos vies, est révélé à tous dans le Christ. Il ne s’ouvre que si nous faisons le « saut » dans la foi avec un cœur grand ouvert, un cœur simple et aimant qui accepte de ne pas tout comprendre. C’est pourquoi Jésus a dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange, ce que tu as caché et sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits » (Mt 11, 25)
